Le panneau à côté de la maison
Par TomTrailRunner - 08-05-2013 18:06:30 - 5 commentaires
Vacances au bord du lac de Côme
Samedi 27 avril : 16h
Nous arrivons à Intignano sur les hauteurs du lac de Côme pour prendre possession de notre petite location de la semaine : Bien situé mais minuscule la bicoque mais ce n'est pas le sujet.
A 10m de la maison, un panneau indicateur attire mon oeil...et je me dis qu'il y à peut être là l'occasion de faire une belle sortie trail pas loin :) Mais d'abord un objecif majeure : SE REPOSER car les dernières vacances loin de la maison date de 16 mois !!
Dimanche - lundi
Les vacances sont pluvieuses mais joyeuses ; le panneau est toujours là (pas de risque qu'il bouge) mais je n'en sait pas plus sur ce qu'il y a derrière les nuages
Mardi matin
Ballade à Bellagio (célèbre village du coin) où je dégote dans une librairie une carte au 30000ème des environs : je vais pouvoir y voir plus clair sur ce Monte Crocione :)
Mardi fin de journée
Je commence a être un peu reposé : je me décide à chausser les baskets et direction le panneau : 10m d'échauffement et le chemin monte de suite raide et très raide. 10mn durant le coeur a déjà eu le temps de s'emballer et voilà un autre panneau aiguillage entre le Monte Crocione (3:30 indiqués : je monte donc 3x plus vite) et le Monte Nava : je prends à droite pour ce dernier (tant mieux c'est moins raide).Des marches, des cailloux, des roches, de chemin qui sont transformés en ruisseaux ; c'est pas de la rigolade mais l'altimètre monte vite lui aussi. De ruisseau, le chemin devient presque torrent puis débouche sur une prairie que j'avais reperé depuis le bas : la pente est tout d'un coup beaucoup plus douce et j'aborde une piste assez défoncé pour rejoindre quelques maisons puis le panneau du Monte Nava.
Premier aperçu des environs : je suis content de ma montée (525m de D+ en 34mn) et redescend tranquillou à la maison
Mercredi - jeudi
J'étudie doucement la carte et me rends compte du profil de la montée :
Vendredi 15h10
C'est parti pour cette montagne avec l'envie d'en découdre en me disant que ces 4h ne doivent certainement pas en faire plus de 1h45, voire même 1h30 : je n'ai pas osé penser pouvoir faire 1h20 (3x plus vite) car le profil m'a l'air bien long et le terrain franchement pas toujours aisé pour tenter du 1000m/h de D+ si longtemps (d'ailleurs, je ne crois jamais avoir fait 1000m de D+ en moins d'1h : faudrait essayer un km vertical pour savoir).
Je pars vite, trop vite même car le premier panneau est atteint en 7mn30 (soit 4x plus vite que les temps indiqué) et le coeur flirt déjà avec les 165 puls depuis presque le départ. Je continue quand même en marche de montée rapide : je prends à gauche cette fois ci et continue à monter de manière assez raide. Le chemin se dédouble avec un sentier qui fait des lacets mais je préfère monter par le direct. L'effort est violent mais je me sens bien et continue sur ce rythme alors qu'il fait bien chaud
15h46 : J'atteins le Monte Brent en 36mn (contre 1h45 selon le panneau) vers les 880m d'altitude et retrouve la partie haute des prairies et la piste empruntée le mardi. Je continue sur celle-ci en trottinant : la pente est moins raide mais le chemin est plus long : le coeur reste entre 160 et 165 et je progresse toujours bien.
J'approche de la falaise repérée sur la carte et continue à me demander comment je vais la franchir en me préparant mentalement à escalader un peu avec les mains. Soudainement au détour d'un virage et d'un rocher je tombe sur un tunnel et marque un temps d'arrêt : pas de doute, on franchit l'éperon rocheu par l'intérieur alors que celui-ci est presque vertical à cet endroit. Je m'enfonce dans le tunnel où il fait vraiment noir : au bout de 20m : impossible de voir le sol (loin de moi l'idée d'avoir pris une frontale en plein jour) et donc je me met à marcher, voire parfois à tatonner le terrain redoutant un accidant du terrain ou un trou : c'est angoissant et je progresse doucement en me forçant à ne surtout pas regarder le bout du tunnel pour acclimater un maximum les yeux à la pénombre : 5mn bien longue pour franchir les 300m de tunnel (et 10m de D+ : c'est pas rentable :( )
Je débouche du tunnel dans un éclat de lumière et cherche un peu la piste qui se perd dans les cailloux. Je rencontre 2 VTTiste allemands (montés par la piste sans doute) qui sont un peu paumés et m'indique un vague chemin qui à l'air de monter dans la bonne direction. C'est un large monotrace qui monte en long lacets en sous-bois : à courir sous peine de ne pas monter : les relances à chaque lacet deviennent plus dures, mes pieds chauffent et je suis obligé de m'arreter pour les desserer.
16h20 : Je débouche des sous bois pour atteindre la dernière partie de la montée : 1300m d'altitude : le soleil s'est caché et le vent s'est levé : il fait bien moins chaud. Encore quelques lacets et j'arrive au pied des derniers 200m de dénivelé et ce fameux contournement que je pensais pourvoir éviter vu du bas. C'est franchement raide alors je continue un peu le sentier que je vois partir très loin : j'hésite : monter ou ne pas monter directement ?? Je regarde ma montre : 1h20 de montée déjà et je me dis que cela n'a pas l'air très loin et que si je dois pouvoir atteindre ce sommet en 10mn ; ce n'est certainement pas par le contournement qui me semble fair au moins un gros km à minima.
Je prends donc à droite et me lance dans le mur : avec les mains accrocher aux touffes d'herbes, je grimpe comme je peux en tirant sur les bras, en tirant sur les bras que je suis forcé de faire des micro-pauses toutes les 30-40 secondes : le temps défile mais je continue à fond direct en ayant débrancher le cerveau poru finalmenent avalé en une petite dizaine de mn ces 200m de long pour 180m de dénivelé.
16h39:58 : je stop le chrono juste avant la barrière futile des 1h30 que je m'étais fixée : 1350m de D+ à 900m/h de moyenne : suis épuisé mais heureux. Le temps d'une photo, je récupère de l'effort violent et me lance dans la descente : un peu moins direct pour commencer ; le monotrace à fond avec des relances à chaque demi-tour ; le tunnel à 2km/h cahin/caha ; la cavalcade pour descendre en 57mn.
Mini-bilan
Un test vertical
Un effort violent
Un paysage que j'aurais maintes fois d'en bas durant la semaine et que je vois d'en haut
Un petit panneau qui m'a offert un beau voyage avec moi-même